Agathe Artus originaire de Moyrazès nous livre ses impressions de voyage en Afrique en Juin – Juillet 2016
“Voyager c’est grandir. C’est la grande aventure. Celle qui laisse des traces dans l’âme.” Marc Thiercelin, Mambo Mambo !
Je m’appelle Agathe Artus et suis étudiante en quatrième année de droit – double diplôme droit Français droit Anglais. J’étudie à l’Université de Toulouse 1 Capitole et University of Essex (Angleterre).
J’ai eu l’énorme chance de partir pendant un mois en Tanzanie, plus exactement à Dar Es Salaam où j’ai effectué des actions humanitaires. Dans les quelques lignes qui vont suivre je partage avec vous un aperçu de cette aventure humaine extraordinaire que j’ai vécue.
L’association avec laquelle je suis partie accueille des étudiants bénévoles du monde entier : Argentine, Nigeria, USA, Népal, Corée du Sud, Angleterre etc . Nous vivions tous dans un « campound » à l’extérieur de la capitale dans un village assez pauvre : Madale. Les autres volontaires étaient adorables j’ai eu la chance de faire connaissance de personnes très intéressantes et enrichissantes, c’est toujours un plaisir immense que de pouvoir partager avec des gens d’autres horizons.
La vie est simple, *très simple !
La Tanzanie est magnifique les gens super accueillants ! C’est un pays qui ne ressemble à rien de ce que nous connaissons en Europe. Dans le village où j’étais, les routes sont presque toutes en terre battue, l’électricité coupée tous les jours au moins une heure, l’eau courante n’existe pas, il faut l’acheter… oui c’est la savane à 20 min de la ville la plus grande du pays ! La vie est simple, très simple ! Mais ça ne m’a absolument pas dérangée, au contraire, je dirai même que cela m’a fait du bien ! C’est un monde à part, rien à voir avec les pays que j’ai pu visiter auparavant ! Mais c’est tellement enrichissant ! J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir vivre cela !
Mes projets en lien avec les droits de l’homme
Ce voyage fut très riche en émotions mais aussi en interrogations quant à la place que jouent les pays occidentaux dans les pays du tiers monde. Je trouve très bien qu’il existe des droits universels et des normes que chaque être humain doit respecter, mais je suis sceptique quant à l’uniformisation qu’on leur impose, la perte de tradition que cela entraîne. Bref c’est un autre débat. Pour continuer avec le récit de mon expérience je vais vous expliquer mes projets sur place. J’ai travaillé sur plusieurs projets en lien avec les droits de l’homme ! J’ai participé à la formation d’un groupe qui aide les femmes à créer leur business : le “women empowerment” pour aider des femmes n’ayant aucune éducation, à acquérir des compétences pratiques. Elles sont un groupe de 13, d’horizons assez divers. Nous nous sommes rendus chez elles, pour discuter, et faire plus amplement connaissance. Ce fut vraiment super intéressant et enrichissant. Certaines vivent dans des conditions vraiment compliqués.
Une d’elle est toute seule avec ses 3 enfants, sa maman, et le fils de sa fille, personne ne travaille. Elle vend des paquets de pop corn devant chez elle quand des enfants qui passent veulent bien lui en acheter… Elle et toute la famille vivent avec moins de 2 euros par semaine. Elle ne peut pas payer l’école à ses enfants etc…
C’est vraiment compliqué pour nous Européens d’être confrontés à ce type de conditions, on se sent tellement démuni et stupide, vraiment très stupide. Je dis stupide car nous avions pour projet de les aider à devenir “auto suffisants” avec leur propre potager. Ce dont l’on ne s’était pas rendu compte, c’est que l’eau içi coûte très cher ! Ce ne serait donc pas rentable. Le but du projet est de leur permettre d’acquérir des compétences comme la création de bijoux, des batiks (tissus traditionnels africains). Pour cela, nous avons rencontré des artistes locaux qui sont prêts à leur enseigner des techniques. Le but est de vendre ensuite ces produits à l’exportation, aux volontaires du village, aux quelques touristes etc, et tout l’argent leur reviendra.
Il faut cependant toujours rester sceptique, ce que j’ai beaucoup de mal à faire, concernant la bonne intention des gens. Une des membres de l’association est là depuis 3 ans et elle dit que les gens pensent très souvent que si on est blanc, on va juste leur donner de l’argent sans qu’ils n’aient rien à faire. Cela fait vraiment mal au coeur d’entendre ça, mais c’est la réalité parfois. Je pense que la colonisation a eu un impact énorme sur ces populations, chose qui me révolte vraiment.
Aussi concernant la vente de produit « made in Tanzania » directement vers l’Europe les Etats-Unis, c’est assez compliqué car ils n’ont pas du tout les mêmes standards concernant la qualité. Malgré le fait que je sois de retour en France, j’essaye de les aider autant que possible.
Ensuite, j’ai aussi_organisé des séminaires sur les droits des enfants et les droits de l’homme en général, par exemple les mariages des enfants, les grossesses des adolescentes, les discriminations des albinos, les enfants handicapés qui sont discriminés, les mutilations génitales le SIDA, etc… C’est super intéressant !
Enfin j’ai aussi donné des cours d’anglais le soir à des enfants qui ne vont pas à l’école !
Sinon j’ai aussi eu la chance de faire un peu de tourisme avec des locaux, j’ai adoré ! Nous sommes allés à Bagamayo et Dar Es Saalam mais aussi Zanzibar. Le seul point négatif est que la pauvreté a aussi un effet sur les lieux culturels qui ne sont pas du tout entretenus. C’est vraiment dommage car c’est un pays très riche historiquement. La Tanzanie a un passé colonial important avec une influence arabe et indienne non négligeable. C’est notamment la dernière terre que connaissaient les esclaves avant d’être déportés vers l’Europe.
J’espère que ce mini résumé de cette merveilleuse aventure vous a plu et vous a donné envie de voyager et de découvrir d’autres cultures et destinations !
Agathe Artus